RENCONTRE STRATÉGIQUE ENTRE LE GECAM ET L’ARSEL : VERS UNE MEILLEURE RÉGULATION DU SECTEUR ÉLECTRIQUE
Ce mardi 03 décembre 2024, le siège du Groupement des Entreprises du Cameroun (GECAM) à Douala a accueilli une rencontre déterminante entre le Groupement et l’Agence de Régulation du Secteur de l’Électricité (ARSEL). Débutant à 10h36, cette rencontre, introduite par la Directrice Exécutive du GECAM, Madame Aline Valérie Mbono, avait pour principaux objectifs les échanges sur la régulation des auto-producteurs d’électricité et le relèvement du facteur de puissance (cosinus phi) pour les clients de moyenne tension.
Un cadre d’échanges ouvert et constructif
Dès les premières minutes, Madame Aline Valérie Mbono, a présenté le déroulé des travaux, mettant en lumière l’importance de ces échanges pour les entreprises membres du GECAM et pour le secteur énergétique national. Monsieur Célestin Tawamba, Président du GECAM, a ensuite pris la parole pour souhaiter la bienvenue au Directeur Général de l’ARSEL, Monsieur Jean Pascal Nkou, à son équipe, ainsi qu’aux nombreux représentants des entreprises présentes.
Dans son propos liminaire, Monsieur Nkou a exprimé sa gratitude envers le GECAM pour l’organisation de cet événement. Il a rappelé l’importance du dialogue entre l’État, ses institutions et le secteur privé pour relever les défis structurels et opérationnels liés à l’électricité au Cameroun. Passant ensuite la parole à ses collaborateurs, il a permis une présentation détaillée et précise des thématiques au programme : les nouvelles réglementations sur l’auto-production d’électricité et l’ajustement du facteur cosinus phi.
Ces présentations ont suscité un vif intérêt de l’audience, donnant lieu à de nombreuses interrogations de la part des entreprises. Les échanges qui ont suivi ont permis d’éclairer certains points tout en révélant des préoccupations majeures du secteur privé.
Les préoccupations du secteur privé
Le Président du GECAM, Monsieur Célestin Tawamba, n’a pas hésité à exprimer les inquiétudes des entreprises membres face aux nouvelles mesures réglementaires. Il a notamment qualifié de “totalement ubuesque” l’idée d’imposer une taxation aux auto-producteurs d’électricité, soulignant que ces derniers jouent un rôle crucial pour pallier les insuffisances énergétiques du pays.
Sur la question du facteur cosinus phi, Monsieur Tawamba a également relevé la difficulté pour les entreprises de respecter un délai court (six mois) pour se conformer à cette exigence. Il a plaidé pour des textes incitatifs et non punitifs, rappelant que le rôle de l’État devrait être de créer un environnement favorable à l’investissement.
Un dialogue rassurant avec l’ARSEL
En réponse à ces préoccupations, Monsieur Jean Pascal Nkou a adopté une posture rassurante, affirmant que “l’entreprise est pour nous un partenaire et non un simple client“. Il a reconnu les défis qualitatifs et quantitatifs du secteur électrique et a exprimé la volonté de l’ARSEL de travailler main dans la main avec le GECAM pour trouver des solutions adaptées.
Monsieur Nkou a également souligné l’importance du rôle de lobbying du GECAM, qui, selon lui, peut influencer favorablement l’évolution des textes réglementaires et des politiques publiques en matière énergétique.
Les résolutions issues de la rencontre
Au terme de discussions intenses mais constructives, plusieurs résolutions ont été adoptées :
- Délai d’un an pour la mise à niveau des entreprises au facteur cosinus phi. Cette prolongation vise à offrir aux entreprises le temps nécessaire pour s’adapter aux nouvelles exigences techniques.
- Recherche de financements pour la transition énergétique. Un engagement conjoint a été pris pour explorer des mécanismes de soutien financier afin d’accompagner les entreprises dans leur transition vers des solutions énergétiques plus performantes et durables.
Un modèle de collaboration public-privé
Cette rencontre entre le GECAM et l’ARSEL illustre l’importance d’un dialogue franc et constructif entre les parties prenantes du secteur énergétique. Elle met également en lumière les défis structurels auxquels font face les entreprises camerounaises, tout en ouvrant la voie à des solutions pragmatiques.
En renforçant les synergies entre régulateurs et acteurs économiques, le Cameroun pourrait non seulement améliorer l’accès à l’électricité, mais aussi poser les bases d’un système énergétique durable et inclusif. Pour les entreprises, il s’agit désormais de transformer ces résolutions en opportunités tout en poursuivant leur plaidoyer pour un cadre réglementaire plus favorable.
Cette journée restera donc marquée par un échange d’idées fécondes et des avancées notables dans la régulation du secteur électrique, augurant des perspectives prometteuses pour le partenariat entre l’ARSEL et le GECAM.